Interview engagée : Catherine Helayel auteure de Yes, Vegan ! Un choix de vie

Catherine Helayel fait partie de ces personnes qui imposent le respect. Largement impliquée dans le milieu de la protection animale, elle défend avec ferveur le véganisme. Paru aux éditions L’Âge d’Homme, son livre Yes, Vegan ! Un choix de vie ne cesse de faire parler de lui. Nous avons souhaité poser quelques questions à Catherine afin de vous faire découvrir cet ouvrage, mais pas seulement.

Bonjour Catherine, pouvez-nous parler de votre parcours, comment êtes-vous devenue vegan ?

Je ne suis pas devenue végane du jour au lendemain. Je suis d’abord passée par le végétarisme, c’était il y a une quinzaine d’années environ. Je suis végane depuis 2009. Le déclic s’est fait lorsque j’ai réalisé ce qui se cachait derrière la viande, le poisson, les produits laitiers, les œufs et tout ce qui provient de l’exploitation des animaux, aussi petits soient-ils : une souffrance terrible, une agonie de tous les instants, une douleur que nous, animaux humains, ne supporterions pas, même un court instant.

Votre livre a certainement fait réfléchir de nombreux lecteurs : êtes-vous satisfaite des retours de lecture ? Recevez-vous beaucoup de courriers de personnes ayant changé suite à leur lecture ?

Oui j’ai reçu énormément de retours de lectures. Je ne pensais pas que mon livre allait sensibiliser autant de personnes non véganes, ni même végétariennes. Je m’en réjouis, car c’est bien le but d’un tel livre : à la base, je l’ai écrit pour ceux qui ont encore un régime omnivore, et sont déconnectés de ce qui est infligé aux « êtres alimentaires ».

Et « Yes vegan » vient de recevoir un deuxième « coup de coeur des libraires » de la Fnac.

1- « LE livre qui nous fait ouvrir les yeux »

SARAH de FNAC Amiens

« Etre vegan c’est bien plus qu’un régime alimentaire, c’est un combat au quotidien contre toutes les souffrances qu’on inflige aux animaux, que ce soit dans l’industrie de la viande, de la mode (fourrure), de la cosmétique, etc. Ce livre permet d’ouvrir les yeux sur toute cette violence cachée au grand public. GO VEGAN ! »

2- « Les végétariens sont des mous !
 »

GERALD de FNAC La Défense-CNIT

Vegan, ce n’est pas végétarien. C’est plus que ça. Un vegan ne consomme aucun produit d’origine animale, et défend leur cause bec et ongle. Le « vegan », c’est le guerrier de la cause animale. Un bon bouquin, engagé, radical, boite à outil pour tout citoyen sensibilisé au martyr infligé à nos frêres et soeurs les bêtes. »

En tant qu’avocate, percevez-vous un véritable changement dans les mentalités quant au bien-être animal ?

En tant qu’avocate non, en tant que citoyenne oui. Entre le moment où la première édition de mon livre est sortie, en janvier 2013, et même octobre 2012 pour la version numérique, et la sortie de la nouvelle édition revue et augmentée en novembre 2014, le véganisme est devenu un véritable mouvement en France. D’ailleurs, même le mot Végane a été lexicalisé depuis.

Vous êtes notamment à l’origine de l’association Animal, Justice et Droit : pouvez-vous nous en parler ? Quel est son but ?

Cette association récente est née de l’initiative d’un groupe d’avocats végétariens et véganes, d’une part particulièrement sensibles à la cause animale, et d’autre part conscients que les souffrances endurées par l’Animal ne sauraient continuer à être légitimées par le droit positif. Elle entend être un outil juridique fédérateur au service de la cause animale et des associations qui œuvrent à celle-ci.

Partagez-vous votre vie avec des animaux ? Quelle est leur histoire ?

Je vis avec cinq chats, un chien, une jument et deux poneys. Tous ces êtres qui partagent ma vie proviennent de sauvetages. Avant, j’étais Famille d’Accueil pour chats, et j’avais beaucoup de mal à les laisser partir. Je me suis rapidement retrouvée avec cinq chats… et j’ai arrêté d’être FA, ce n’est pas pour moi.

Ma chienne beauceron provient également d’un sauvetage, elle est arrivée à la maison à l’âge de huit mois et a quatre ans aujourd’hui. Lorsqu’elle avait six mois, sa maitresse est morte et elle est restée seule dans la maison avec deux autres chiens durant quatre jours. Lorsque le corps a été trouvé, les chiens ont été attrapés et placés en fourrière. Elle a dû faire quatre familles d’accueil différentes avant de se retrouver chez moi. Dès que je l’ai vue j’ai su que ce serait pour la vie.

Enfin, comme nous sommes très gourmands, avez-vous des adresses à nous donner, sur Paris ou ailleurs (restaurants, boutiques) ?

Un de mes restaurants préférés est le Gentle Gourmet café, boulevard de la Bastille à Paris. Je le fréquente depuis son ouverture. Je vais aussi souvent à la Brasserie LOLA dans le 15^e arrondissement de Paris, une brasserie parisienne entièrement végane, chaleureuse, et proche de mon cabinet parisien. Sans oublier le Loving Hut et ses fabuleux hamburgers véganes.

Je connais peu les restaurants véganes qui se sont ouverts ces dernières années, car je suis restée fidèle à ceux de mes débuts dans le véganisme. On les comptait alors sur les doigts d’une seule main. Aujourd’hui, c’est magnifique, il y en a au moins un par arrondissement.

J’habite à 60 km de Paris dans un petit village de 250 habitants. A quelques kilomètres de chez moi s’est ouvert, à l’intérieur du magasin BIO où je fais mes courses, un excellent restaurant/traiteur qui propose toujours, et de plus en plus, des plats et desserts végétaliens, originaux, créatifs, succulents. La demande est sans cesse plus grande, et il faut maintenant réserver. Lorsque l’on démontre l’existence, le raffinement, la diversité, les saveurs de la cuisine végane, le conditionnement sur la nécessité de la souffrance animale tombe de lui-même, doucement.

Dans le dernier chapitre de mon livre je donne une liste des restaurants et magasins véganes.

Merci infiniment à Catherine Helayel de nous avoir accordé un peu de son temps et merci à elle de militer aussi efficacement en faveur de la cause animale !

Merci à vous.