Interview autrice jeunesse : Mylen Vigneault a répondu à nos questions

Vous vous rappelez peut-être de notre article sur deux ouvrages que nous avons totalement adorés : La liste et Le sais-tu ? Que tu ne dois pas tout savoir… Deux livres dont nous sommes littéralement tombés amoureux. Entre les magnifiques textes de Mylen Vigneault et les illustrations à encadrer de Maud Roegiers, il y a une totale alchimie permettant de créer un ouvrage jeunesse culte. Tant de bienveillance, de poésie, de beauté… c’est un cadeau que l’on fait aux lecteurs (petits et grands d’ailleurs).

Pour découvrir notre chronique, c’est ici !

Alors, pour entrer un petit peu dans l’univers de l’autrice, nous avons décidé de lui poser quelques questions. Belle rencontre à la clé.

Bonjour, pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous qui vous définiraient vraiment ?

Bonjour !

C’est un exercice intéressant, mais un peu difficile de tenter de se définir soi-même… Je vais essayer !

Je suis une personne peu conventionnelle, qui a un grand besoin d’authenticité dans sa vie et qui manque parfois (souvent ?) un peu de « filtres »…

J’adore communiquer (pas mal, pour un enfant qui était ultra timide…), voyager, rêver et rire. Je n’aime pas la routine, j’ai besoin de liberté et je suis éprise de justice.

Je suis aussi une maman que mes cinq enfants trouvent bohème, un peu atypique, souvent bordélique, mais assez ouverte d’esprit (je crois).

Comment devient-on autrice jeunesse ? Une passion ? Un hasard ? Un peu des deux

Je ne sais pas comment « on » le devient, mais je sais comment je le suis devenue.

Écrire est en effet une passion, ou pour le moins, un besoin qui est en moi depuis que je sais tenir un crayon. C’est à l’âge de six ans que j’ai écrit ma première histoire, qui évoque aujourd’hui drôlement « Toy Story »… des jouets qui prenaient vie en l’absence des humains dans la pièce…

J’ai toujours eu le désir de publier un jour, sans trop y croire, pour être honnête. Mes ambitions de romancière ont été mises un peu de côté quand je suis devenue mère et j’écrivais à longueur de journée pour mes divers emplois dans le domaine de la communication.

De temps en temps, je songeais à me commettre dans des histoires pour les enfants et j’ai écrit quelque fois pour amuser les miens, sans plus.

Puis, est venu pour moi le facteur chance. Énorme chance.

J’ai reçu un message de Maud Roegiers, qui avait lu un de mes billets de blogue. Ce billet s’adressait aux parents, mais Maud avait en tête d’en faire un album. J’ai donc adapté l’idée, elle s’est mise à illustrer, et c’est ainsi que je me suis retrouvée dans les bureaux d’Alice à écouter ma nouvelle partenaire « vendre » avec passion l’idée de ce premier album « Le sais-tu ? ».

(J’écris et je sais que plusieurs personnes qui rêvent de collaborer avec Maud me jalousent et je les comprends !), De plus, c’est une chance que la si talentueuse Maud Roegiers désire travailler avec moi, car elle, elle peut très bien créer des chef-d’oeuvres toute seule, puisqu’elle écrit ET illustre superbement !

Donc oui, je pense qu’il y a la passion et le hasard… Mais certains diront que quand on est vraiment passionné, le hasard nous vient en aide…

Est-ce que vous avez toujours voulu faire ce métier ?

Comme mentionné précédemment, j’ai toujours eu besoin d’écrire. Je ne savais pas que cela me serait accessible un jour, même si plusieurs de mes enseignants, tant à l’école primaire que secondaire, me prédisaient une carrière d’écrivaine. Je les en remercie, d’ailleurs, car croire en un enfant, un ado, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse lui offrir.

Donc, oui, je voulais écrire, dans le meilleur des cas publier, mais sans savoir quand ni comment. Ni quoi !

Quels sont vos projets actuellement ?

En mars prochain, ma troisième collaboration avec Maud sera disponible en librairie. L’album se nomme « Les petits et les (trop) gros secrets » et j’espère qu’il aidera les enfants à écouter leur ressenti… Même si on répète aux jeunes qu’il ne faut jamais répéter un secret, comme adultes, nous savons que malheureusement, certains enfants vivent des choses qu’il est impératif de dénoncer.

Mais ce n’est pas un album sombre et il n’est pas axé uniquement sur les secrets très, très graves. Et les illustrations de Maud sont, encore une fois, merveilleusement colorées et mettent un baume sur notre coeur.

Par la suite, j’espère voir se matérialiser un autre projet d’album, qui vise à aider les enfants à apprivoiser leurs chagrins. (Mais non, l’histoire n’est pas triste !)

Est-ce que vous avez un personnage favori ? Promis, on ne le dira pas aux autres…

Comme je n’ai pas encore publié des centaines de livres, mes choix sont limités 😉

Je crois que j’ai un petit coup de coeur pour le Papi de Mia, dans « La liste », même s’il n’est pas la vedette du livre.

Après tout, c’est lui l’initiateur de plusieurs des aventures de Mia. Et je l’imagine un peu atypique, surtout pour un homme de sa génération. Je trouve qu’il offre un merveilleux cadeau à sa petite-fille en l’incitant à être elle-même… De plus, il sculpte le bois, comme mon défunt papa…

Quel serait le plus beau compliment venant d’un enfant ?

Les compliments d’enfants sont toujours pour moi les plus beaux, dans toutes les sphères de la vie. Ils sont sincères, gratuits, enthousiastes…

Je suis touchée quand un enfant me dit que mon livre lui a fait du bien, de quelque façon que ce soit. Je connais d’ailleurs un jeune garçon qui fait dodo avec « La liste », à l’hôpital…

Et quand un parent me dit, par exemple, que son enfant exige de se faire lire « Le sais-tu » chaque soir pendant un mois. Le parent a toute ma compassion, de connaitre maintenant mes mots mieux que moi, mais je suis touchée 🙂

Une maman m’a aussi déjà dit que son petit de 2 ans allait chercher « Le sais-tu » quand il trouvait sa mère un peu impatiente…

Et vous, vos auteurs jeunesse favoris, quels sont-ils ?

C’est terrible comme question!

Honnêtement, je ne sais pas si j’ai un chouchou dans ce domaine… Je trouve que les auteurs et les autrices jeunesse sont tellement imaginatifs, généreux, colorés, touchants, drôles…

Je sais que j’aime les albums qui sont remplis d’amour, ou porteurs de messages qui font réfléchir. Mais aussi, ceux qui sont un peu irrévérencieux, absurdes et qui font rire mon fils de 5 ans à en avoir mal au ventre.

J’ai aussi une admiration sans borne pour les illustrateurs et illustratrices. Il ne faut pas avoir de regrets, dans la vie, mais j’avoue que je regrette parfois d’avoir abandonné mes crayons, moi qui dessinais tellement, petite.

Nous avons tous une part d’enfance, quelle est la vôtre ?

Mon fils ainé me demande souvent « Comment sait-on quand on est un adulte »? Je lui réponds chaque fois que je l’ignore, car je ne le suis pas encore…

Même si j’ai des responsabilités d’adulte, dans ma tête, je ne le suis pas. Les « bêtises » de Mia et de son Papi sont en moi.

Donc j’ai soif de découvrir, envie de prendre certains risques, je fais certains caprices, je parle fort, je ris fort, je pleure fort, je fais des grimaces et je raconte des blagues. J’adore marcher pieds nus, me salir, explorer, dire ce que je pense aussitôt que je le pense… danser sous la pluie même si les gens peuvent me trouver étrange !

Enfin, ici on adore les animaux, est-ce qu’il y en a chez vous ? Et comment s’appellent-ils ?

Après avoir vécu longtemps avec des chats, nous avons maintenant deux chiens, des beagles, à la maison depuis quatre ans. Un que nous avons adopté bébé, Filou et un « grand-papa » adopté à la même période, car il prenait sa retraite d’un élevage. Il se prénommait déjà Spyke, donc nous n’avons pas changé son nom.

Merci beaucoup à Mylen Vigneault d’avoir pris le temps de nous répondre. Et merci pour ces deux ouvrages qui font tellement de bien au coeur et à l’âme. Bravo à Alice Jeunesse d’avoir choisi de les publier !